Pigistes à l’étranger : comment gérer les venues des envoyés spéciaux « de Paris » ?

C’est un sujet de crispation récurent pour tous les pigistes à l’étranger pour des médias français : la venue des envoyés spéciaux des rédactions parisiennes. Comment bien travailler ensemble ? A Bayard Presse, le sujet est l’objet de discussions régulières concernant les correspondants de La Croix. Voici un billet de la section CFDT. Objectif : améliorer les choses !

En octobre 2018 était signé l’accord d’entreprise concernant les correspondants de la Croix. Il comprend des mesures qui faciliteraient grandement la vie des pigistes en question… si elles étaient systématiquement appliquées.

À la CFDT, nous constatons que remontent du terrain des situations difficiles à vivre. Aujourd’hui, nous choisissons de relayer en parti- culier celles des pigistes à l’étranger. Et en particulier ce nœud, dans leur vie de correspondants : la venue d’un envoyé spécial. Rappelons-le, celui-ci doivent prévenir le correspondant en amont de son déplacement et peut travailler avec lui/elle moyennant rémunération et cosignature.

Manque de collaboration

L’entraide et le partage d’infos sont essentiels mais ne doivent pas être à sens unique. Malgré nos échanges sur place concernant les sujets prévus et mes tentatives pour y participer, il n’y a pas eu de collaboration avec le/la journaliste en mission« , regrette par exemple ce correspondant.

« La direction nous dit de limiter nos déplacements pendant la pandémie mais on fait partir une envoyée spéciale dans un pays pourtant couvert par un correspondant régulier« , abonde un autre.

Ne pas piller les sujets !

Les témoignages ci-dessus ne sont que quelques uns parmi ceux que nous recevons et, heureusement, d’autres témoignages évoquent aussi des rapports très sains. Alors, que faire? Évidemment, la CFDT ne demande pas de faire cesser les reportages des journalistes du siège ! Mais elle invite à cette prise de conscience :

  • on ne peut demander aux correspondants à la pige d’assurer une veille et d’être disponibles toute l’année, et faire comme s’ils n’existaient pas quand ça nous arrange,
  • pour un pigiste, chaque commande compte, surtout dans les «petits » pays. Ils ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche !
  • priver un correspondant de couvrir les plus grands événements de sa zone, c’est lui retirer une partie de sa raison d’être, et parfois le fragiliser sur le terrain, avec ses sources.

Certaines bonnes pratiques existent déjà à la Croix, et il serait bon de les essaimer : se partager les papiers, écrire à quatre mains… Nous gagnerons tous en émulation, en confort de travail, en sentiment de faire partie d’une même équipe, et surtout, en qualité pour le journal !

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