Il faut créer un vrai statut pour les correspondants à l’étranger des médias français !

Pour débuter le quinquennat 2022-2027, nous  demandons six mesures simples, concrètes, rapides, au nouvel exécutif et à nos représentants à l’Assemblée nationale : un programme d’urgence pour les journalistes ! Mesure 1. Créer un vrai statut pour les correspondants à l’étranger des médias français

Ce sujet semble pointu et complexe, et concerne sans doute moins de 400 personnes (nous les avons comptés) : la protection sociale des journalistes pigistes travaillant à l’étranger pour des médias français. Ceux qui assurent toute l’année la couverture du monde, parfois dans des pays où il est difficile d’être journaliste, en prenant des risques, en subissant une précarité accrue. Tous connaissent l’angoisse du manque de droits sociaux, du fait de ne pas vivre sur le sol français.

Le problème

Le code de la sécurité sociale veut que seuls les résidents ou travailleurs en France peuvent être affiliés à la sécurité sociale française, sauf les travailleurs détachés et les retraités à l’étranger. Pour les remboursements de consultations médicales, de soins, de médicaments, comme pour la prise en charge des arrêts maladie et maternité, la sécurité sociale semble considérer qu’il faut habiter ou travailler en France. Les journalistes pigistes assurant depuis l’étranger la couverture internationale des médias français ne sont évidemment pas dans ce cas : c’est bien car ils sont à l’étranger qu’ils nous sont si précieux ! Mais ils le paient cher : non seulement ils subissent la précarité, le yoyo des revenus, mais leur couverture est des plus aléatoires, alors même qu’ils sont salariés (le code du travail français veut que les journalistes ne peuvent être que salariés).

La solution

Modifier le code de la sécurité sociale, dont l’article L111-2-2 détermine que sont affiliées à un régime obligatoire de sécurité sociale, toutes les personnes, quel que soit leur lieu de résidence, qui exercent en France.
Nous demandons qu’une modification du code de la sécurité sociale établisse que les journalistes correspondants à l’étranger de médias français exercent en France. Ceci est fondé : le siège de leurs entreprises, les équipes qui traitent leurs travaux pour mise en page, en ligne, en ondes, les citoyens qu’ils informent, sont en France. Ils dépendent du code du travail français, des règles de déontologie en vigueur en France, de la carte de presse française. Les revenus publicitaires qu’ils génèrent sont français. Leur travail est en France.

Car nous avons besoin que ceux qui partent à l’étranger nous informer y vivent et travaillent en sécurité, aient droit à une retraite future, il faut leur accorder les mêmes droits que les travailleurs en France. Il faut un vrai statut pour les pigistes à l’étranger ! C’est justement car ils sont peu nombreux que le sujet est facile à résoudre, et qu’il est indolore pour les finances publiques.

Lire l’enquête CFDT sur les correspondants à l’étranger

Lire nos articles consacrés aux pigistes à l’étranger

 

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