Allocation chômage

Sont notamment considérées comme des allocations chômage :

  • l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) : c’est l’allocation chômage « classique »
  • l’allocation d’activité partielle,
  • l’allocation de cessation d’activité de certains travailleurs salariés (CATS),
  • l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP) : pour les licenciés économiques en contrat de sécurisation professionnelle

Une règle à part.  Une des premières informations à connaître, c’est que les journalistes titulaires de la carte de presse ne relèvent pas des règles générales définies par les partenaires sociaux. Il faut se référer à l’annexe 1 de la Convention assurance-chômage, qui encadre les professions sans horaires de travail. La principale implication de l’annexe 1 est que le salaire de référence  est établi à partir des rémunérations des 12 mois civils précédant la fin du contrat de travail. Bien souvent, en particulier dans les petites agences de Pôle emploi, il est nécessaire de le préciser. Bien des agents n’ont pas connaissance de cette particularité.

Référence à connaître : Annexe 1 de la convention de l’assurance- chômage, Instruction n° 2012-79 du 17 avril 2012, prise en compte des piges réalisées par des journalistes dans le cadre du contrat de sécurisation professionnelle (CSP).

Quelles conditions pour avoir droit à une allocation chômage ?

L’ARE est un revenu de remplacement pour une activité perdue involontairement.

Le règlement général de l’Unedic stipule : « Le régime d’assurance chômage assure un revenu de remplacement dénommé allocation d’aide au retour à l’emploi, pendant une durée déterminée, aux salariés involontairement privés d’emploi qui remplissent des conditions d’activité désignées période d’affiliation, ainsi que des conditions d’âge, d’aptitude physique, de chômage, d’inscription comme demandeur d’emploi, de recherche d’emploi. »

Avoir perdu involontairement tout ou partie de ses piges

Sont involontairement privés d’emploi ou assimilés, les salariés dont la cessation du contrat de travail résulte :

  • d’un licenciement ;
  • d’une rupture conventionnelle du contrat de travail, au sens des articles L. 1237-11 et suivants  du code du travail ;
  • d’une fin de contrat de travail à durée déterminée 
  • d’une rupture anticipée d’un contrat de travail à durée déterminée, à l’initiative de l’employeur ;
  • d’une démission considérée comme légitime, dans les conditions fixées par un accord d’application ;

Avoir cotisé

Pour avoir droit à l’allocation, il faut justifier une durée d’affiliation minimale. Celle-ci s’apprécie normalement en jours de travail. Dans le cadre de l’annexe 1, le demandeur doit avoir travaillé au moins 6 mois (130 jours) durant les 24 derniers mois. Ou 36 mois pour les 53 ans et plus.

Précision importante, sont retenues toutes les périodes durant lesquelles le journaliste est lié par un contrat de travail, même s’il n’a exercé aucune activité du fait de l’absence de travail conféré par son employeur pendant certaines périodes. Une absence de contrat de travail écrit, compte tenu de la présomption de salariat posée par le Code de travail, permet de qualifier la relation en CDi.

Seuls les bulletins de salaires ou de piges rentrent dans le calcul de l’indemnisation. Les paiements en droits d’auteur ou autoentreprise ne sont évidemment pas pris en compte.Piges et CDD peuvent se cumuler pour atteindre le minimum requis des 6 mois d’activité. Exemple : – un CDD de 2 mois compte pour 2 mois 

  • un bulletin de paie de pige compte pour 1 mois, qu’il atteigne 100 ou 200 euros, cela compte pareil du moment que cela correspond à un mois donné (en haut à droite de la fiche de paie)
  • 5 bulletins de paie de pige de 5 employeurs différents comptent pour un seul mois. Avoir l’attestation d’employeur

Pour faire prendre en compte cet emploi perdu le journaliste doit fournir à Pôle emploi l’attestation d’employeur, ex feuille jaune, indiquant le motif de la rupture du contrat de travail (même si ce contrat n’est pas écrit) et les périodes travaillées. Ce document et vos bulletins de salaires permettront à Pôle emploi de calculer vos indemnités.  Certains employeurs qui ne fournissent plus de travail à un journaliste pigiste rechignent à fournir l’attestation d’employeur. Et il faut alors malheureusement saisir les tribunaux pour obtenir ce fameux document. 

Attention : l’attestation n’est remise par l’employeur qu’en cas de rupture de collaboration, pas de baisse de piges et surtout pas à chaque pige. La pige n’est pas un CDD. L’employeur doit écrire le motif de la rupture de collaboration : soit « licenciement économique », « licenciement pour faute » ou « fin de CDD » par exemple, mais en aucun cas « fin de piges ».

Pensez à vérifier que les dates de paiement mentionnées sur ces attestations correspondent bien à celles figurant sur votre bulletin de salaire (et non pas aux dates de réalisation)

Fournir ses fiches de paye

Pôle emploi vous demandera en général tous les bulletins de salaires sur les 28 ou 36 derniers mois de tous vos employeurs, y compris ceux que vous conservez.

A combien ai-je droit ?

L’allocation chômage est calculée sur les salaires bruts perçus au cours des 12 derniers mois. À partir du 1er juillet 2021 : au cours des 24 derniers mois. Un éventuel abattement 30% n’impacte pas ce calcul. C’est le brut non abattu qui est pris en compte.

Attention : vérifiez bien la base brute de calcul de votre ARE, car non nombre d’agents Pôle Emploi prennent 70% du brut. Or ils doivent toujours prendre 100% du brut (même si vous avez un abattement de 30%). 

Cette somme est divisée par le nombre de jours travaillés (et des jours non travaillés à partir du 1er juillet 2021). A la pige, il s’agit de la durée pendant laquelle le pigiste collaborait au titre, quel que soit le temps de travail réel. On obtient un salaire journalier de référence (SJR) à partir duquel est déterminée une allocation (environ 57% du SJR) versée en jours calendaires.

Etant donné que votre activité n’est pas quantifiable en heures, l’allocation minimale et la partie fixe de votre allocation journalière ne sont pas impactées par le coefficient réducteur applicable aux autres salariés en cas de temps partiel.

La durée d’indemnisation maximale est de 730 jours et 913 jours à partir de 53 et 54 ans, 1 095 jours à partir de 55 ans.

Cumuler piges et allocation chômage

Il est tout à fait possible de cumuler des piges et des allocations chômage. Si vous avez plusieurs employeurs, Pôle emploi fait la distinction entre les activités conservées et les activités reprises. L’activité conservée est celle qui existait avant l’inscription au chômage et qui se poursuit. Une activité reprise correspond à une nouvelle collaboration (un nouvel employeur) débutée au cours de la période d’indemnisation, après la date d’inscription. Les salaires perçus par les employeurs conservés ne viennent pas interférer dans le montant de l’allocation (ARE), contrairement à ceux perçus dans le cadre d’une reprise. 

La formule de calcul pour connaître le montant des allocations versées en plus du salaire mensuel est la suivante:

  • Allocations versées au cours du mois = Allocations qui seraient dues sans activité – 70% du salaire mensuel brut issu de la nouvelle activité
  • Le cumul allocation et salaire ne peut pas dépasser le montant de l’ancien salaire brut.

À savoir : en reprenant des piges, c’est-à-dire une activité partielle pendant votre période d’indemnisation, vous allongez la durée de vos droits. Vos allocations chômage sont versées sur une période plus longue. 

Comment déclarer les heures travaillées ?

Vu que vos fiches de paie ne font pas référence à un nombre d’heures, c’est le montant perçu qui compte et non le nombre d’heures réellement travaillée. C’est à partir de cela qu’on va déterminer l’allocation. Vous devez donc déclarer une heure travaillée (écrire « 1 ») par bulletin de pige. Au besoin, expliquez-le par un écrit.  Votre bulletin de salaire ou l’attestation employeur justifiera votre activité par la suite. Chaque mois, vous devez effectuer votre déclaration et faire parvenir à Pôle emploi les bulletins correspondant à des activités conservées ou au contraire reprise. À noter, pour ceux qui perçoivent des droits d’auteurs, ceux-ci se cumulent intégralement avec les allocations chômage.

Puis-je toucher du chômage pour mes baisses de revenu d’auto-entrepreneur ? Non, car ce n’est pas une activité salariée.

Pour en savoir plus : fiche « spécial pigiste » à consulter sur le site de Pôle Emploi.