Catégorie : étranger

  • Difficulté à être payé en salaire, faibles revenus, employeurs français pas si nombreux que ça, ou méconnaissance des règles d’attribution par la CCIJP… La CFDT est consciente des obstacles rencontrés par les correspondants à l’étranger de médias français pour obtenir  la carte de presse française. Pourtant cette carte leur est aussi nécessaire que pour les journalistes en France sur le terrain, et parfois même pour obtenir un visa de travail, en plus bien sûr de justifier de leur ancienneté professionnelle. 

    Afin de nourrir les travaux menés collectivement au sein de la CCIJP, avec les autres représentants des salariés et les représentants patronaux, les deux élus CFDT à cette Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels lancent ce 8 octobre 2022 un questionnaire en ligne destiné aux premiers intéressés.

    Répondre au questionnaire

    Ce questionnaire sera traité par les deux élus CFDT à la CCIJP, Yoann Labroux-Satabin & Frédérique Thiollier.  Pour les contacter : ccijp@cfdt-journalistes.fr

    Les questions

    • Avant toute chose, savez vous que la CCIJP examine déjà les demandes des pigistes à l’étranger avec un regard particulier ?
    • Quels obstacles avez-vous déjà rencontrés pour obtenir ou renouveler votre carte de presse ?
    • Si vous avez déjà eu des difficultés, avez-vous trouvé une alternative…

    Avec la carte de presse internationale délivrée par la FIJ via un des syndicats de journalistes français / Avec une carte de presse délivrée par le pays d’accueil / Autre

    • Avez-vous déjà eu des difficultés à être payé·e en salaire et si oui, au profit de quel mode de rémunération ?
    • Parmi ces éventuelles nouvelles évolutions, lesquelles vous sembleraient pertinentes/utiles ?
    Que la CCIJP prenne en compte les missions de fixing dans la part presse, quand elles sont payées en salaire par des employeurs français / Que le site web de la CCIJP indique clairement les modalités spécifiques concernant les pigistes à l’étranger (par une FAQ dédiée par exemple) / Que la CCIJP prenne davantage en compte la faiblesse des revenus selon le pays de destination / Ajouter une coche « correspondant à l’étranger » sur la plateforme de demande en ligne en vue d’aider la commission à flécher ces demandes
    • D’expérience, quel conseil donneriez vous à d’autres correspondants à l’étranger en vue d’obtenir leur carte de presse ?
    • Autres commentaires concernant la carte de presse pour les pigistes à l’étranger 

    Des difficultés connues

    Actuellement il n’existe pas de données permettant d’objectiver les difficultés d’accès des correspondants à l’étranger à la carte de presse française. Ceux qui pensent ne pas y avoir droit le plus souvent ne la demandent pas. Peut-être que certains l’obtiendraient s’ils la demandaient, car des souplesses sont possibles, quand le demandeur explique sa situation.

    En 2019, la CFDT-Journalistes avait déjà mesuré ces difficultés dans sa grande enquête sur les pigistes à l’étranger(à lire pages 44 et 45), et notamment l’obstacle premier : la faiblesse des revenus. Sur les 135 répondants, 37% gagnaient moins de 10000€ brut/an en salaire presse. Notre enquête montrait aussi que le fixing est souvent payé de la main à la main.

    Lien vers le sondage sur la carte :https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSe3R4nnfzX-NLWnoawtu0vn0RL_Mj4RNQ9cXeN6y88N8AXexg/viewform

    Tout savoir sur les critères d’obtention de la carte de presse française 

    En attendant d’obtenir votre carte de presse française ou pour vos besoins spécifiques à l’étranger, demandez votre carte de presse internationale de la Fédération internationale des journalistes.

  • C’est un sujet de crispation récurent pour tous les pigistes à l’étranger pour des médias français : la venue des envoyés spéciaux des rédactions parisiennes. Comment bien travailler ensemble ? A Bayard Presse, le sujet est l’objet de discussions régulières concernant les correspondants de La Croix. Voici un billet de la section CFDT. Objectif : améliorer les choses !

    En octobre 2018 était signé l’accord d’entreprise concernant les correspondants de la Croix. Il comprend des mesures qui faciliteraient grandement la vie des pigistes en question… si elles étaient systématiquement appliquées.

    À la CFDT, nous constatons que remontent du terrain des situations difficiles à vivre. Aujourd’hui, nous choisissons de relayer en parti- culier celles des pigistes à l’étranger. Et en particulier ce nœud, dans leur vie de correspondants : la venue d’un envoyé spécial. Rappelons-le, celui-ci doivent prévenir le correspondant en amont de son déplacement et peut travailler avec lui/elle moyennant rémunération et cosignature.

    Manque de collaboration

    L’entraide et le partage d’infos sont essentiels mais ne doivent pas être à sens unique. Malgré nos échanges sur place concernant les sujets prévus et mes tentatives pour y participer, il n’y a pas eu de collaboration avec le/la journaliste en mission« , regrette par exemple ce correspondant.

    « La direction nous dit de limiter nos déplacements pendant la pandémie mais on fait partir une envoyée spéciale dans un pays pourtant couvert par un correspondant régulier« , abonde un autre.

    Ne pas piller les sujets !

    Les témoignages ci-dessus ne sont que quelques uns parmi ceux que nous recevons et, heureusement, d’autres témoignages évoquent aussi des rapports très sains. Alors, que faire? Évidemment, la CFDT ne demande pas de faire cesser les reportages des journalistes du siège ! Mais elle invite à cette prise de conscience :

    • on ne peut demander aux correspondants à la pige d’assurer une veille et d’être disponibles toute l’année, et faire comme s’ils n’existaient pas quand ça nous arrange,
    • pour un pigiste, chaque commande compte, surtout dans les «petits » pays. Ils ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche !
    • priver un correspondant de couvrir les plus grands événements de sa zone, c’est lui retirer une partie de sa raison d’être, et parfois le fragiliser sur le terrain, avec ses sources.

    Certaines bonnes pratiques existent déjà à la Croix, et il serait bon de les essaimer : se partager les papiers, écrire à quatre mains… Nous gagnerons tous en émulation, en confort de travail, en sentiment de faire partie d’une même équipe, et surtout, en qualité pour le journal !