Impôts : que déclarer, comment, où ?…

La déclaration de revenus

Toute personne imposable doit remplir une déclaration de revenus. Vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu si votre revenu ne dépasse pas 9 700 €.

Les personnes non imposables ont quand-même intérêt à le faire par exemple pour obtenir une aide au logement, un prêt à taux zéro, un remboursement de crédit d’impôt.

Si vous êtes domicilié en France, vous êtes imposable sur l’ensemble de vos revenus, qu’ils soient de source française ou étrangère, sous réserve des conventions internationales conclues par la France. Si vous avez votre domicile fiscal à l’étranger (situation de certains pigistes à l’étranger), vous êtes imposable uniquement sur vos revenus de source française. Sous réserve des conventions internationales conclues par la France. En savoir plus : le bulletin officiel des finances publiques

L’imposition s’applique à l’ensemble des revenus de votre foyer fiscal si vous êtes marié ou pacsé.

A noter : si vous avez des revenus d’autoentrepreneur pour des activités hors presse, ils sont imposables, avec le choix entre le régime de la micro-entreprise (porter dans la déclaration complémentaire de revenu (n°2042-C Pro) le montant annuel du chiffre d’affaires brut (BIC) ou des recettes (BNC)) et le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu (uniquement quand le revenu fiscal de référence de l’année N-2 est inférieur ou égal à un seuil calculé en fonction du quotient familial), ce dernier n’exonérant pas de déclarer son chiffre d’affaire sur la déclaration complémentaire, dans le cadre «auto-entrepreneurs ayant opté pour le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu».

Les droits d’auteur sont aussi imposables. En savoir plus.

L’allocation pour frais d’emploi

Les journalistes peuvent déduire 7 650 € de leurs revenus imposables.

Elle date de 1999 et a remplacé l’ancien abattement de 30 % sur les revenus journalistiques (s’ajoutant aux abattements applicables à tous) qui existait depuis les années 1920.

Menacé par les gouvernements, cette disposition fiscale a été modifiée au terme d’une lutte intersyndicale de trois ans, sur la base d’une proposition de la CFDT visant à ce que ce soit d’abord les journalistes aux revenus les plus faibles qui en soient le plus bénéficiaires.

A quoi correspond cette disposition ?

Cette somme correspond à une « allocation pour frais d’emploi », que les impôts justifient car « Les conditions particulières dans lesquelles ils exercent leur profession ne permettent pas aux journalistes de bénéficier aisément de l’option pour le régime des frais professionnels réels et justifiés ». « Cette exonération est acquise aux intéressés sans qu’ils aient besoin d’apporter la justification de l’utilisation de cette somme qui ne peut donner lieu à aucune vérification de la part de l’administration ». « Cette exonération ne peut se cumuler avec la déduction des frais selon leur montant réel et justifié ».

ATTENTION il est  possible de renoncer à cette disposition fiscale, si  le régime des frais réels est plus intéressant. 


Les bénéficiaires : les journalistes en exercice.

Selon la notice dédiée des impôts« Le bénéfice de ce dispositif est lié à l’exercice effectif de la profession de journaliste.
Il n’est pas nécessaire que l’activité de journaliste soit l’activité principale du contribuable ou lui procure l’essentiel de ses ressources tant qu’elle est caractérisée par sa régularité au profit des publications ou des agences de presse
« 

Détenir la carte de presse n’est pas obligatoire. La détenir n’est pas forcément suffisant. Ainsi : « La qualité de journaliste n’est pas reconnue aux correspondants occasionnels des journaux ou revues et aux rédacteurs spécialisés qui exercent par ailleurs une autre activité ; au directeur d’une chaîne ou d’une station de radio ou télévision, même s’il est encore titulaire de la carte de journaliste ; aux attachés de presse, aux journalistes retraités, aux photographes des chaines de télévision qui ne bénéficient pas du statut de journaliste. »

Proratiser ou pas ?

Selon les impôts, « L’exonération s’applique aux seules rémunérations versées au titre de l’exercice effectif de la profession de journaliste ou d’une profession assimilée, à l’exclusion des revenus de remplacement tels que les indemnités d’assurance chômage ou les indemnités journalières de maladie ou de maternité.

La déduction se fait sur le total de ses revenus journalistiques (on peut additionner Piges + CDD + CDI), quel que soit ce total, même si on est à temps partiel (pas de proratisation des 7650€).

On ne proratise que si on a commencé à tirer des revenus du journalisme en cours d’année, ou si on a cessé en cours d’année (départ en retraite) : « L’exonération est ajustée par application d’un prorata déterminé en fonction du nombre de mois d’exercice effectif de l’activité, la limite de 7 650 € étant répartie sur 12 mois. Exemple : un journaliste qui a commencé son activité professionnelle le 15 octobre pourra bénéficier d’une exonération à hauteur de 7 650 € x 3/12 soit 1912,50 €. « 

On ne fait pas porter l’exonération sur les revenus de remplacement : maladie, maternité, chômage, retraite. Si on touche des salaires de pige + du chômage + un congé maternité par exemple, il ne faut prendre en compte que les piges réelles.

Exemple :

  • 1ere année de retraite, avec 3 mois de retraite : exonération de 7650 moins un quart.
  • 4 mois d’arrêt maternité : 7650 moins un tiers.

« Si la rémunération perçue comme journaliste ou assimilé est inférieure à 7 650 €, le solde non imputé des 7 650 € ne peut pas être déduit du salaire perçu au titre de l’exercice éventuel d’une autre activité. » en revanche on peut répartir ces 7650 sur plusieurs employeurs presse.

Comment l’appliquer ?

« Le montant à porter dans les cases blanches 1AJ à 1DJ de la déclaration n° 2042 est égal à la rémunération, majorée éventuellement des allocations pour frais réellement perçues et diminuée de la somme de 7 650 € (dans la mesure où cette somme n’a pas déjà été déduite de la rémunération imposable communiquée par l’employeur). Corrélativement, les rubriques relatives au montant des frais réels ne doivent pas être complétées. « 

Précision : lorsqu’un salarié exerce une même profession auprès de plusieurs employeurs, la somme de 7 650 € est déduite une seule fois de l’ensemble des rémunérations nettes annuelles perçues.

« Si la rémunération perçue comme journaliste ou assimilé est inférieure à 7 650 €, le solde non imputé des 7 650 € ne peut pas être déduit du salaire perçu au titre de l’exercice éventuel d’une autre activité. « 

Si, une année, les revenus du journalisme sont inférieurs à 7650€, l’abattement couvre donc l’intégralité de ces revenus, qu’il faut indiquer comme 0€.