Les conseils des pigistes à l’étranger avant de partir/avant de rentrer

Fascinante, mais éprouvante ! L’expérience de correspondant à l’étranger, souvent une parenthèse plus ou moins longue das une carrière, nécessitede bien se préparer, avant de partir, mais aussi avant de rentrer en France. 

Conseils avant de partir

  • Partir avec l’accord au moins une, et de préférence plusieurs rédactions, « ne pas venir sans rien »,
  • Bien s’informer à l’avance des conditions de protection sociale
  • Bien s’informer à l’avance des conditions de rémunération, et si possible négocier à la hausse les tarifs de pige, plus tard lire attentivement les bulletins de paie,
  • Posséder un petit pécule de départ pour les premiers mois, puis accumuler des réserves en période de forte activité pour compenser les futurs creux,
  • Intégrer un réseau de pigistes, rencontrer les autres correspondants sur place, ne pas leur faire concurrence,
  • Ne pas se décourager en cas d’absence de réponse des rédactions, être patient et capable de supporter le stress de la précarité,
  • Faire respecter ses droits, quitte à perdre des collaborations, et inversement, privilégier les médias honnêtes et leur rester fidèle,
  • Bien adapter sa stratégie face aux autorités locales, ne pas négliger les bonnes relations avec l’ambassade (très utile notamment en cas de souci quelconque) ,
  • Etre polyvalent, diversifier ses activités (radio, télévision…), y compris en dehors du journalisme, pour compléter les revenus et valoriser au mieux le séjour à l’étranger,
  • Avoir d’autres filets de sécurité (conjoint, famille) ou bien sinon ne pas le faire trop longtemps ,
  • Choisir un pays d’accueil dans lequel un salaire de pigiste français vous donnera un pouvoir d’achat raisonnable
  • Bien expliquer sa situation à la Commission de la carte pour qu’elle prenne en compte les revenus du fixing, qu’elle accepte de faibles rémunérations si elles permettent de vivre dans un pays au faible niveau de vie
  • Prévoir une adresse en France avec une personne de confiance pouvant réceptionner vos courriers papier, vous les scanner…
  • Etre en contact avec la CFDT !

Conseils avant de rentrer en France

En novembre 2020, le pôle pigistes CFDT organisait un apéro pigistes en visio sur le thème “Retour en France, une nouvelle aventure”, s’adressant aux pigistes à l’étranger prévoyant de revenir en France et ceux déjà rentrés. Avec environ 35 participants du monde entier, les échanges très riches durant près de trois heures permettent de dresser un panorama très éclairant.

Lire le compte-rendu de cet apéro pigistes CFDT sur le retour en France

  • Se préparer à vivre une perte de prestige : ne plus être « le/la » correspondant.e de tel pays
  • Se préparer à une certaine perte d’adrénaline, et trouver aussi son intérêt dans des postes plus « calmes »
  • Se préparer à ce que personne ne vous attende : il a falloir repartir à la pêche aux piges comme un débutant !
  • Parfois, se préparer à une perte de confort matériel, quand la vie coute souvent plus cher en France
  • Valoriser cette expérience auprès des recruteurs : débrouillardise, polyvalence, capacité à travailler en autonomie et à développer un réseau de contacts, résistance au stress…
  • Rechercher un poste avec des caractéristiques similaires : correspondant régional d’un média national par exemple : les réflexes de veille sur un territoire sont déjà là.
  • Négocier avec ses employeurs la poursuite de piges en France / ou un contrat mensualisé
  • Négocier avec ses employeurs une rupture conventionnelle ou une démission pour motif légitime (par exemple suivi de conjoint) afin d’obtenir des droits au chômage (le faire avant de partir !)
  • Prendre part à la recherche de son successeur et faciliter le tuilage : pour l’aider, mais aussi pour garder e bonnes relations avec le média en question.
  • Se renseigner sur ses droits à la formation qui peuvent constituer une bonne piste d’atterrissage/de transition au retour en France.
  • Chercher un poste dans un service international, en charge du suivi de la zone où vous étiez installé
  • Si rester journaliste à son retour vous semble compliqué, réfléchir à une éventuelle reconversion qui pourrait s’appuyer sur votre compétence acquise à l’étranger, votre maitrise des langues : travail en ONG, par exemple ?
  • En cas de retour précipité (expulsion du pays, pandémie…), demander de l’aide à ses employeurs et à la CFDT
  • Se souvenir de la nécessaire solidarité entre pigistes, pour ne pas venir « chasser sur leurs terres » quand vous serez en France et tentés par des reportages à l’étranger : vérifiez que vous ne démarchez pas l’employeur de ceux qui essaient d’en vivre toute l’année.