Les tarifs de pige sont un élément important du choix des collaborations, quand un choix est possible.
Certaines formes de presse disposent d’un barème minimum de pige, d’autres non, selon que les partenaires sociaux en ont fixé ou non, même si l’article 22 de la convention collective en prévoit pour tous. La PQR, par exemple, ou la presse en ligne, n’a pas de barème minimal imposé par la profession. Certains employeurs vont au-delà des minimum. Certains, non soumis aux minimums, sont vraiment très bas.
La question « quel tarif accepter » est très personnelle, mais il est capital de refuser les prix cassés.
Quel tarif accepter ?
Il est difficile de catégoriser ce que sont des tarifs bas et des tarifs acceptables. Parfois, le tarif au feuillet n’est pas très élevé, mais la commande est volumineuse, et la collaboration fréquente, ce qui compense. Parfois, pour écrire deux feuillets, une seule rencontre suffira, alors que d’autres papiers plus d’enquête nécessiteront une dizaine de rencontres ou coups de fil ou un long temps passé sur place. Certains tarifs sont élevés, mais concernent des publications trimestrielles, qui vous feront peu travailler…. Bref, il n’y a pas de règle, et c’est à chacun de jauger le travail demandé et à le mettre en relation avec une rémunération. Pourquoi ne pas raisonner en rémunération par jour ? Par exemple estimer qu’une journée de travail doit rapporter 100, 150 € bruts, en fonction de vos prétentions, de votre expérience, de la notoriété du média ? Cela ne signifie pas être payé à la journée. C’est juste un moyen, dans votre tête, de vous fixer des limites.
En tous cas, nous estimons que des tarifs aussi bas que 30 ou 40 € brut le feuillet, pour un travail journalistique « normal » sont vraiment trop bas. On vous dira peut-être « oui mais tu travailleras sur dossiers de presse, ça ira vite ». Mais alors, à quoi bon être journaliste ?
N’acceptons pas les tarifs au ras de pâquerettes ! Ils nivellent tous les tarifs vers le bas. Ce n’est donc pas un service à rendre à la profession. Oui, c’est difficile de refuser,quand on débute, ou que l’on traverse une mauvaise passe. Mais tentons d’abord notre chance ailleurs. Et négocions !
Les barèmes minimum
Article 22 de la convention collective : « Les barèmes de salaire expriment des minima sans discrimination d’âge, de sexe ou de nationalité. En raison de la disparité des catégories d’entreprises de presse, il est convenu que le salaire minimum national et le tarif minimum de la pige sont fixés pour chaque forme de presse. Les grilles hiérarchiques correspondant aux qualifications professionnelles, par forme de presse, sont annexées à la présente convention ».
Les tarifs listés ici sont les barèmes minimums légaux issus d’accords entre les syndicats et le patronat. A défaut d’accord, il n’y a pas de barème minimum, et nul ne peut contraindre son employeur à un tarif.
FAQ Tarifs
- Un tarif de pige peut-il être global, comprenant le 13è mois, les congés payés et l’ancienneté ?
Non. Les majorations des piges pour 13e mois, congés payés et ancienneté éventuellement s’ajoutent bien sûr au montant brut.
Sources : convention collective (articles 22, 25 et 31) ; accord de la FNPS : « Ces montants s’entendent hors prime d’ancienneté, indemnité de congés payés et 13e mois. »
- Est-il légal qu’un employeur applique des tarifs de piges différents selon les personnes ?
Il arrive que certaines rédactions aient des exceptions, souvent leurs pigistes les plus anciens, ayant négocié à l’époque un tarif plus favorable, et sur lequel on ne peut pas revenir…..
- Puis-je négocier un tarif plus avantageux si je pars dans une destination à risque, une ville au coût de la vie élevée, si j’ai une compétence rare (langue, expertise…) ?
Syndicalement, nous préférons quand les salariés oeuvrent collectivement, afin que les avancées profitent au plus grand nombre. Cependant, si votre cas est très spécifique, rien ne vous en empêche. Et si vous êtes plusieurs, dans une même rédaction, à partager la même « revendication » salariale, il est tout à fait légitime de vous en entretenir avec votre délégué syndical, pour qu’il porte cette question éventuellement lors des négociations annuelles obligatoires.